Obama diminué sur la scène internationale

 

EDITORIAL

 

05.11.2014

 

Barack Obama peut chercher un peu de réconfort dans l’histoire. Après tout, ce qui lui arrive − une retentissante défaite aux élections de mi-mandatn’est pas exceptionnel. Le parti qui tient la Maison Blanche est en général sanctionné lors de ce scrutin. Enfin, face à un Congrès entièrement aux mains des républicains, au Sénat comme à la Chambre des représentants, le président conserve son droit de veto.

 

Il n’empêche : au lendemain du vote du mardi 4 novembre, M. Obama apparaît comme singulièrement affaibli à l’intérieur, ce qui ne manquera pas d’avoir un impact à l’extérieur. Son aptitude à mener la politique étrangère de son choix va s’en trouver diminuée, son poids sur la scène internationale aussi. Ce n’est pas une bonne nouvelle.

 

La majorité républicaine n’a pas le pouvoir, ni sans doute le désir, de revenir sur les grands axes de la diplomatie américaine : relatif désengagement du Moyen-Orient ; affichage d’une présence renforcée des Etats-Unis dans la zone Pacifique face à une Chine de plus en plus sûre d’elle-même ; front commun avec les Européens face à un président russe, Vladimir Poutine, parti en croisade contre « l’Occident ».

 

Divisés en politique étrangère, les républicains jouent les durs face à l’explosion djihadiste au Moyen-Orient. Mais ils savent l’opinion opposée à toute nouvelle aventure extérieure : ils ne proposent rien de plus que ce qu’a entrepris M. Obama pour contenir les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

 

Sur quelques dossiers importants, ils vont, cependant, s’efforcer de torpiller la diplomatie du président. La première victime en sera la politique environnementale des Etats-Unis. Pour les républicains, le réchauffement climatique est une faribole inventée par des gauchistes. Rien ne doit venir entraver l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz ou la compétitivité des entreprises américaines. Autant dire que la perspective de voir ce Congrès ratifier un quelconque accord sur la lutte contre les gaz à effet de serre est inexistante.

 

Convaincus que l’Amérique est une manifestation du Bien, les républicains ont besoin d’une puissance incarnant le Mal absolu. Ils l’ont trouvée en la personne de la République islamique d’Iran. Ils feront tout pour s’opposer à un accord sur le nucléaire avec l’Iran, préfigurant un début de normalisation entre Washington et Téhéran. Tant pis si une telle évolution est pourtant l’une des rares perspectives de stabilisation de la région. Sur ce dossier, comme sur celui de la négociation israélo-palestinienne, les républicains sont alignés sur les positions du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

 

S’il se réjouit de la défaite électorale de M. Obama, M. Poutine a bien tort. Car, face à la Russie, et à sa politique ukrainienne notamment, la majorité républicaine cuvée 2014 risque d’être plus portée encore que la Maison Blanche sur une diplomatie de sanctions économiques renforcées.

 

Enfin, plus libre-échangistes que les démocrates, les républicains vont aider le président sur au moins une de ses priorités étrangères : la conclusion de deux traités de libéralisation commerciale, l’un avec l’Europe, l’autre avec l’Asie.

 

En politique moins qu’ailleurs, rien n’est écrit. Face à un Congrès aux mains de l’opposition, un président décidé, prêt à l’affrontement comme à l’opération de charme, peut beaucoup. Il est vrai que ces deux dispositions ne sont pas la marque de Barack Obama.

 

Barack Obama peut chercher un peu de réconfort dans l’histoire. Après tout, ce qui lui arrive − une retentissante défaite aux élections de mi-mandatn’est pas exceptionnel. Le parti qui tient la Maison Blanche est en général sanctionné lors de ce scrutin. Enfin, face à un Congrès entièrement aux mains des républicains, au Sénat comme à la Chambre des représentants, le président conserve son droit de veto.

Il n’empêche : au lendemain du vote du mardi 4 novembre, M. Obama apparaît comme singulièrement affaibli à l’intérieur, ce qui ne manquera pas d’avoir un impact à l’extérieur. Son aptitude à mener la politique étrangère de son choix va s’en trouver diminuée, son poids sur la scène internationale aussi. Ce n’est pas une bonne nouvelle.

 

La majorité républicaine n’a pas le pouvoir, ni sans doute le désir, de revenir sur les grands axes de la diplomatie américaine : relatif désengagement du Moyen-Orient ; affichage d’une présence renforcée des Etats-Unis dans la zone Pacifique face à une Chine de plus en plus sûre d’elle-même ; front commun avec les Européens face à un président russe, Vladimir Poutine, parti en croisade contre « l’Occident ».

 

Divisés en politique étrangère, les républicains jouent les durs face à l’explosion djihadiste au Moyen-Orient. Mais ils savent l’opinion opposée à toute nouvelle aventure extérieure : ils ne proposent rien de plus que ce qu’a entrepris M. Obama pour contenir les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

 

Sur quelques dossiers importants, ils vont, cependant, s’efforcer de torpiller la diplomatie du président. La première victime en sera la politique environnementale des Etats-Unis. Pour les républicains, le réchauffement climatique est une faribole inventée par des gauchistes. Rien ne doit venir entraver l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz ou la compétitivité des entreprises américaines. Autant dire que la perspective de voir ce Congrès ratifier un quelconque accord sur la lutte contre les gaz à effet de serre est inexistante.

 

Convaincus que l’Amérique est une manifestation du Bien, les républicains ont besoin d’une puissance incarnant le Mal absolu. Ils l’ont trouvée en la personne de la République islamique d’Iran. Ils feront tout pour s’opposer à un accord sur le nucléaire avec l’Iran, préfigurant un début de normalisation entre Washington et Téhéran. Tant pis si une telle évolution est pourtant l’une des rares perspectives de stabilisation de la région. Sur ce dossier, comme sur celui de la négociation israélo-palestinienne, les républicains sont alignés sur les positions du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

 

S’il se réjouit de la défaite électorale de M. Obama, M. Poutine a bien tort. Car, face à la Russie, et à sa politique ukrainienne notamment, la majorité républicaine cuvée 2014 risque d’être plus portée encore que la Maison Blanche sur une diplomatie de sanctions économiques renforcées.

 

Enfin, plus libre-échangistes que les démocrates, les républicains vont aider le président sur au moins une de ses priorités étrangères : la conclusion de deux traités de libéralisation commerciale, l’un avec l’Europe, l’autre avec l’Asie.

 

En politique moins qu’ailleurs, rien n’est écrit. Face à un Congrès aux mains de l’opposition, un président décidé, prêt à l’affrontement comme à l’opération de charme, peut beaucoup. Il est vrai que ces deux dispositions ne sont pas la marque de Barack Obama.